We all have our own story to tell.
" Quel bel enfant ! Vous la voulez dans vos bras, monsieur ?
- Non merci, je dois y aller, j'ai du travail. " Le début de mon histoire commence le Neuf Juin Mille neuf cent quatre-vingt quatorze, dans la clinique de Manhattan, à New-York. C'est là que Coleen Heaven, ma mère, accoucha pour la seconde fois. Avec Bryce Heaven, un militaire très réputé, mais aussi mon père, ils décidèrent de m'appeler Brooklynn. En fait, c'est plus ma mère qui avait choisi ce prénom, que mon père. Ce dernier, avait dit entre deux coups de fils, que mon deuxième prénom serait Timéa, en hommage à ma grand-mère. En rentrant chez moi, j’aperçus un petit garçon, nommé Aaron. Il me ressemblait beaucoup, d'après des amis à mes parents.
Bryce Heaven ne vivait que pour son travail. Il était toujours dans ses bureaux ou parti en voyage, et le peu de fois qu'il était chez lui, avec sa famille, il était toute la journée pendu au téléphone. En sachant que cet homme était mon père, ce n'était pas facile tout les jours. Mais au moins, il gagnait fortement bien sa vie. Alors, à chaque retour de voyage, j'avais le droit à un beau cadeau. Pour moi, l'argent ne remplace en rien l'amour d'un père.
Concernant Coleen Heaven, elle était avocate et elle aussi, avait beaucoup de travail. Le soir, elle nous faisaient à manger, et nous disait d'aller à la douche. Pour elle, c'était juste ça être mère. Nous nourrir et nous héberger. Et l'amour, dans tout ça ?
Mes géniteurs avaient tous les deux des métiers très prenants, et je fis vite confié à une nourrice, moi et mes frères et soeurs. Car oui, après moi, j'avais encore deux petites soeurs. Pourquoi faire des enfants si on ne s'en occupe pas ? Donc, les nourrices, je les faisaient tellement tourner en bourrique, qu'elles ne restaient pas bien longtemps. Quatre enfants comme nous, aussi insupportables étaient durs à gérer.
" Il ne te manque pas trop ?
- C'est mignon de faire semblant de t'intéresser à moi, maman, mais, qu'il est déménagé ou pas, c'est pareil. " Un soir, alors que j'avais sept ans, mes parents nous appelèrent pour venir parler, sur le canapé du salon. J'avais été surprise, une réunion de famille ou même une petite discussion de famille, cela ne nous était jamais arrivé, auparavant. Puis là, ils nous avaient expliqué qu'ils n'arrivaient plus à se comprendre et qu'il fallait qu'ils se séparent. Ils allaient donc divorcer. Cette révélation ne me fit ni chaud, ni froid. Ensemble ou pas ensemble, pour moi, ils n'avaient jamais été le couple où l'amour est parfait, comme dans les films. C'était juste ma mère et mon père mais dans mon esprit, ils n'avaient jamais été réellement amoureux.
Le Dix-huit octobre mille neuf cent quatre vingt dix neuf, - oui, je me rappelle encore de la date, preuve que ça m'a marqué, nous étions, toute ma famille, au tribunal, pour savoir qui aurait la garde des enfants. A la fin de l'audience, quand ils nous avaient tous écoutés, il fut convenu que mes parents avaient garde alternée et se débrouillait comme ils voulaient.
Mon père déménagea et prit un appartement. Les premiers mois, on allait chez lui quelques week-ends, quand il était là bien sûr. Puis, on y est allés de moins en moins et le seul acte de survie que j'avais de lui, et que j'ai encore aujourd'hui, était la grosse somme d'argent sur mon compte, une fois par mois.
" Je sais pas comment je ferais moi, sans mes parents. T'es courageuse, Brooklynn.
- Je sais pas comment je ferais moi, sans la danse. " Mes amis, c'est les personnes les plus importantes pour moi, depuis que je suis toute petite. Eux, ils me comprennent et me soutiennent. J'étais en CM1 et une bonne amie avait proposé, à moi et d'autres copines de venir la voir à son spectacle de danse. J'y était donc allé avec la mère d'une amie. La mienne ne pouvait pas venir. Voir ces personnes, qui avaient l'air si paisibles, juste en dansant m'avait époustouflés.
En rentrant, ce soir-là, j'avais foncé dans la chambre de ma mère et je lui avais dit que je voulais faire de la danse. Comme tout ce que je demande, elle avait accepté. Le mercredi d'après, je commençais mon premier cours. En dansant, j'oubliais tous mes soucis et j'étais tout simplement heureuse.
" Ma fille, je suis encore convoqué par ton professeur ! Les études c'est important, si tu veux faire un bon métier.
- Pour devenir comme toi ? Non merci. " Le plus important, pour moi, c'est l'amour, les amis, contrairement à mes géniteurs. Eux, c'est l'enseignement. Je ne suis pas mauvaise dans ce domaine, mais je suis distraite en classe, je me fiche des conseils qu'on me donne, et je réponds aux professeurs. C'est pour cela que ma mère était souvent convoqué. Pas à cause de mes notes.
J'allais tout le temps au coin, en maternelle. Au collège, c'était les heures de colle. Le pire, c'est que je n'écoutais pas, je bavardais et je ne faisais pas mes devoirs mais je comprenais très vite et j'avais quand même de bonnes notes, ce qui m'était les professeurs encore plus en colère.
Après le lycée, je savais très bien ce que je voulais faire. Je voulais vivre de ma passion. Quand ma maternelle appris ça, elle était furieuse. Comment gagner sa vie en faisant de la danse ? De toute façon, j'ai déjà bien assez d'argent pour le reste de ma vie, avec les sommes que me verse mon paternel. Je décida de faire ses études à San Francisco, en journalisme et j'oublia son rêve. J'avais choisi cette option pour essayer, mais en fait, ça me plait.